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Jeu : un soir en Yvelines

Ludovic Bisot, fromager à Rambouillet, Meilleur Ouvrier de France (MOF), a rédigé une petite histoire dans laquelle il a glissé le nom des 36 communes du territoire. Saurez-vous les retrouver ?

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Un soir en Yvelines

A la claire fontaine, m’en allant promener, je trouvais l’eau si bonne, elle, et avec du sel sur les bordes, que j’y pêchai un hareng. De retour à la maison, alors que la brume cernait la ville et la vieille église de sa gaze cotonneuse (et la gaze rend le tableau encore plus beau), j’entrepris de préparer un dîner pour quelques amis. Tandis que le hareng bouillait, je mis la radio, où Cabrel bêlait « Je t’aimais, je t’aime et je t’airmerai », et je m’attaquai aux carottes, achetées le matin même au père Evrard, au bord de son champ. On peut dire qu’en matière de légumes, c’est un ponte, Evrard, et c’est en aimant ses produits et sa terre que sa famille s’est fait un nom hors son village : ses ancêtres avaient défriché en bordure de forêt des hectares de taillis, pour les cultiver, et l’on raconte que ces essarts, le Roi en avait fait don à la famille. Ensuite, je cassai treize œufs pour faire une belle omelette et ouvris une bouteille de vin liquoreux, dont j’attendais le meilleur. Or ce Monbazillac s’avéra décevant, et je me rabattis sur un Jurançon. J’ouvris également un chenin d’Anjou, un vin de roche fort sec et bien tendu, que pour une fois j’avais préféré au Chablis. Je remarquai aussi le faible niveau de mon stock d’absinthe, à renouveler sans tarder.

Après la musique, la radio diffusa quelques dépêches d’actualité. Les brèves, hier, avaient été tristes, et celles du jour l’étaient tout autant. S’ensuivit une émission consacrée à un portrait de René de Cessandre, le célèbre homme politique et ancien boxeur. Elevé et éclairé au phare giscardien, il se prenait maintenant pour le long Villiers, voire pour De Gaulle à la Boisserie – il dit « La Boissière » - et colle des gifles à tous ceux qui pensent autrement. Il racontait, en amateur de contrepèteries, que dans sa jeunesse il avait fréquenté le « Jataillon de Boinville », le gaillard. Et aussi qu’il était la terreur des rings, le lion-taureau, car surnommé « The Bull-Lion » à Chicago, où son direct du droit à l’arcade fit plusieurs aveugles, à tel point qu’il surnommait son gant « baise-œil ». Puis, un soir de rage, il mit un vil coup sous la ceinture, un de trop. Il fut exclu par l’arbitre et hué par le public. A la sortie, harcelé par les journalistes, il empoignit la forêt de micros et les piétina avant de s’enfuir…

Le téléphone sonna. C’était mon ami Alain Vil, qui devait passer prendre deux autres compères : le jockey Yves Saint-Martin, et Jean-Louis Debré, alors professeur à la Sorbonne, pour venir dîner. Vil m’annonça : 
- Je ne viens qu’avec Saint-Martin, Debré est en cours et ne pourra pas se libérer. 
- Ah, d’accord, et bien tant pis pour lui, répondis-je.
- Oui, nous passerons une bonne soirée sans lui. Au fait, tu as pensé à l’absinthe ?
- Il m’en reste un peu, mais promis, tout est pour toi !

Il faut dire que mon ami Vil ne boit que de l’absinthe à soixante degrés, et que tout paraît doux à Vil comparé à ce breuvage pour le moins viril.

Je sortis les couverts dorés à l’or fin, et la vaisselle en porcelaine ornée de dessins légers, une iconographie représentant les soirées de la Rabette. Ah, la Rabette, combien de saintes hilares y ont passé de folles nuits ! Ces saintes mêmes qui ensuite le paieraient, en rentrant en voiture et croisant le radar des gendarmes, qui les prunaient sans modération.

Puis j’attendis mes invités, heureux de réunir cette clique hétéroclite de joyeux drilles, cette agglomération d’amitiés peu communes.

>> Cliquez ici pour voir le texte avec les communes dévoilées

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